
Voici des réponses
à quelques questions qui nous sont
le plus fréquemment posées
ou aux objections les plus courantes.
Ce projet de nouvelle constitution, en quoi est-il différent
d'autres propositions
de 6ième république ?
Il s’agit d’un changement constitutionnel plus important :
il s’agit de changer aussi de forme de démocratie.
On assimile souvent la démocratie à la démocratie représentative,
dont on voit bien actuellement les limites. Il s’agit pour nous d'entrer
dans une nouvelle ère démocratique, celle où nous déciderons directement pour nous-mêmes,
et non plus seulement à travers des "représentants" élus.
Une "nouvelle ère démocratique", c'est-à-dire ?
La nouvelle démocratie que nous proposons repose sur plusieurs constats :
- face aux enjeux totalement nouveaux qui sont devant nous,
c'est-à-dire vivre en paix sur une planète dont nous voyons maintenant
que les ressources ne sont pas infinies, et faire face à un bouleversement
climatique aux conséquences immenses, seule la puissance de l'intelligence
collective peut nous aider à inventer les réponses adaptées. Aucun homme, aucune femme
providentielle, aucun régime autoritaire n'est capable d'apporter toutes les solutions dont
nous avons besoin.
- cette intelligence collective se construit grâce à la diversité des personnes
qui y participent, en utilisant des méthodes de "facilitation" qui permettent à chacun
et chacune d'exprimer son point de vue, d'écouter celui des autres, d'en discuter, et au
final de construire ensemble les meilleures décisions possibles
- tout citoyen, toute citoyenne, est légitime et nécessaire pour participer
à la décision collective
Mais comment on fait pour décider à 55 millions ? (nombre d'adultes en France)
Les conventions citoyennes, avec des personnes tirées au sort,
qui ont été expérimentées dans plusieurs pays d'Europe, ont montré
que cela était possible, que des personnes tirées au sort produisaient ensemble
des décisions de meilleure qualité que des seuls "experts" ou des "représentants" élus.
De nombreux groupes travaillent déjà comme ça, par exemple dans les communes participatives,
dans les associations collégiales, et même au Sénat ! Chaque participant ou participante
arrive au départ avec des points de vue différents, puis un dialogue constructif permet
d’aboutir à un consensus où les points de vue de tous ont évolué.
Il suffit de donner le pouvoir de décider à des systèmes de ce type.
Mais élire des représentants, n'est-ce pas la façon la plus démocratique
d'être représenté·e·s ?
Pas du tout, au contraire même.
Justement, on constate qu'actuellement les personnes que nous avons élues ne nous représentent pas :
ni en termes de genre, ni d'âge, encore moins de catégorie sociale ou de métier… et nous nous
reconnaissons de moins en moins dans les décisions qu'ils prennent en notre nom. Certaines
se targuent même de la "légitimité" apportée par leur élection pour prendre des décisions
contraires à la volonté de leurs électeurs et électrices.
Cela vient entre autres du fait qu'ils ont été élus non pas sur leur capacité à nous représenter,
mais sur leur capacité à se faire élire (par exemple en parlant bien, en nous inspirant confiance…).
Nous pensons que le meilleur moyen de garantir la représentativité des personnes à qui nous
déléguerons notre pouvoir de décision est le tirage au sort.
Mais il ne s'agit pas seulement de "représentation", il s'agit aussi et surtout de déléguer
notre pouvoir de décider pour nous-mêmes. Est-ce nécessaire ? Si oui, à qui et dans quelles conditions ?
Et si les personnes tirées au sort ne veulent pas ou ne se sentent pas capables ?
Les jurys d’assises fonctionnent déjà par tirage au sort :
c’est une responsabilité, un devoir citoyen. On ne peut pas dire
"je ne veux pas", "le sujet ne m’intéresse pas"… Pour que ce soit possible,
il faut que la participation soit rémunérée, que le temps passé à s'occuper
des affaires communes soit compensé et n'engendre pas de difficulté financière
ou d'organisation familiale (on pense par exemple aux mères isolées avec de
jeunes enfants).
Chaque personne a des capacités, des sensibilités différentes. C’est la diversité
qui permet de créer des solutions nouvelles et adaptées. Le tirage au sort donne une
légitimité qui aide à s’exprimer, qui permet d’être soi-même.
Par exemple, une élue inexpérimentée dans un conseil municipal avait le sentiment de
toujours poser « la question bête ». Et au final, le groupe a reconnu que c’était ces
questions qui faisaient réellement avancer la réflexion.
Il est important de reconnaître que tout le monde a des choses à apporter pour la
résolution des problèmes communs, même les personnes qui n'ont pas l'habitude de parler
en public, même les personnes qui croient qu'elles ne sont pas capables de donner leur avis
ou leur vision des choses.
Prendre de bonnes décisions n'est pas facile. Cela relève d'une responsabilité collective.
C'est même notre devoir de citoyen et de citoyenne. Quand on délègue cette prise de décision,
on voit que cela n'aboutit pas à des politiques qui répondent à nos besoins essentiels.
Mais les personnes qui ont été tirées au sort dans des jurys d'assises, des conventions citoyennes,
ou des démarches participatives vous le diront : cela a été un moment passionnant de leur vie !
Ni de droite, ni de gauche... on nous a déjà fait le coup !
C'est vrai, des hommes politiques inscrits dans des logiques partisanes
ont prétendu faussement se placer au-dessus.
La différence avec eux, c’est que nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques,
nous sommes des citoyens et des citoyennes. Nous ne sommes pas là pour défendre tel parti,
tel programme ou telle idéologie. Nous nous levons parce que nous
voulons nous occuper nous-mêmes de nos affaires, de nos besoins essentiels. Parmi nous il y a
de tout, c’est notre richesse. Ce qui nous rassemble, c'est notre désir d'un avenir où tous
les humains de cette planète pourront vivre en paix et répondre à leurs besoins essentiels.
Et notre conviction que pour atteindre cet objectif, nous devons décider pour nous-mêmes,
grâce à un système véritablement démocratique.
C'est cette souveraineté démocratique qui nous permettra de reprendre la main sur les puissances
économiques qui prétendent être au-dessus de nos besoins essentiels.
Et nous sommes convaincus que pour atteindre cet objectif, la souveraineté démocratique est
la seule garante de nos autres souverainetés : économique donc, mais aussi alimentaire, numérique, etc.
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